4 règles d’or pour éviter le mildiou! (Ep.4)
Salut les jardiniers, dans cet article je vous partage mes 4 règles d’or pour avoir les plus belles tomates du quartier et mettre toutes les chances de mon côté pour éviter des petits ennuis notamment avec le mildiou.
Je sais que de nombreux jardiniers ont vu leurs récoltes anéanties par le mildiou cette année 😢, car la météo n’a pas du tout été favorable à cette culture.
Il est devenu tellement commun de trouver des tomates sur les étals des supermarchés en toute saison, qu’on en oublie que cela reste une culture assez fragile, qui nécessite un sol riche, beaucoup de soleil, et qui peut vite subir des carences (comme c’est le cas pour le fameux « cul noir » de la tomate) ou être contaminée par des virus ou des maladies cryptogamiques (mildiou).
Bref, il est toujours bon de se rappeler les petits conseils de base pour mettre toutes les chances de son côté 😁.
Après les semis, le repiquage et la mise en place, voici donc le 4ème article de la mini-série sur la tomate, consacré cette fois aux gestes d’entretien pour récolter les plus belles tomates du quartier.
Conseil #1 : Tuteurer
Tuteurer est indispensable pour accompagner la croissance des plants de tomates. La tomate est une plante potagère qui va croitre en hauteur, souvent jusqu’à plus de 2 mètres.
Sans tuteur, les tiges principales ne seront pas assez vigoureuses pour soutenir le poids des fruits (songez aux grosses tomates bien charnues comme les coeurs de boeuf!!!): les tiges vont ployer et feuilles et fruits vont toucher le sol, ce qui sera une probable source d’ennuis, avec le développement possible de pourritures ou de maladies fongiques.
En général, je préfère installer un tuteur dès la plantation pour ne pas abimer les racines par la suite, mais si cela n’a pas été fait, il ne faut pas tarder avant que les branches n’aient à supporter le poids de fruits trop lourds.
Il existe plusieurs sortes de tuteurs pour les tomates, en bois, en plastique lisse, en bambou ou cannes de provence.
J’ai utilisé pendant plusieurs années des tuteurs en métal torsadés, autour desquels la tige vient s’enrouler et qui guident le plant au fur et à mesure. Ça a l’avantage de ne pas spécialement nécessiter de liens pour attacher la tige au tuteur, mais ce n’est pas parfait non plus :
- il faut manipuler la tige avec précaution pour ne pas la casser, et ça m’est déjà arrivé 😭.
- ces tuteurs ne sont pas toujours assez robustes pour supporter des plants très productifs qui donnent des fruits volumineux (coeur de boeuf, marmande, tomate ananas…), et j’ai déjà retrouvé en fin de saison des plants couchés au sol avec des tuteurs pliés 😳!
Cette année, j’ai opté pour des tuteurs en bois non traités, de section carrée de 2cm par 2cm environ que j’espère plus solides et plus résistants en cas d’orage violent. Inconvénient : il faudra régulièrement attacher la tige au tuteur avec un lien, par exemple avec de la corde naturelle de jute.
Conseil #2 : Pincer les gourmands
Ouh lala, sujet sensible chez les jardiniers, avec 2 écoles qui s’affrontent sur le bien fondé de tailler ou non les tomates!
Alors pour être claire dès le début, loin de moi l’idée de détenir de vérité ou savoir universel sur le sujet. Je vous fais part ici de mon expérience personnelle après plusieurs saisons à cultiver les tomates dans le contexte de mon potager en carrés, où la place est comptée et où je cultive forcément sous contraintes. D’autres jardiniers auront peut-être d’autres expériences dans d’autres contextes.
Sans intervention du jardinier, la tomate est culture arbustive qui a tendance à se développer en petit buisson. Ainsi, partant de la tige principale, poussent des tiges secondaires appelées « gourmands », situées à l’aisselle des feuilles.
Si on laisse les gourmands se développer, d’abord petits, ils vont grandir à leur tour pour donner une nouvelle tige, qui portera elle aussi des feuilles et des fruits, et elle-même de nouveaux « gourmands de gourmands » et ainsi de suite, c’est sans fin !
Ne sachant pas trop à quoi m’attendre la première année, j’avais laissé les gourmands, mais j’ai vite été débordée par le volume de mes plants de tomates. Ce n’est pas un problème, en soi, sauf quand les tiges ploient et se cassent sous le poids des fruits trop nombreux.
A l’exception des tomates cerises que je ne taille pas, aujourd’hui je préfère tailler et conduire mes tomates à gros fruits sur une ou 2 tiges. Mon potager est plus ordonné et mes plants sont plus aérées et donc moins sensibles aux maladies.
Le mieux c’est de pincer les gourmands quand ils sont petits, ce qui est sans conséquence pour la plante qui cicatrise vite. Quand ils sont plus gros, j’utilise un sécateur pour une coupe franche qui ne blesse pas trop mes plants. Cela me fait toujours un « pincement » 😜 de tailler un gros gourmand, mais j’ai découvert récemment qu’on pouvait les bouturer dans un verre d’eau pour obtenir de nouveaux plants avec de nouvelles racines, qui donneront sur l’arrière-saison si les conditions s’y prêtent. A essayer !!!
Bref, à vous d’expérimenter les 2 méthodes et de trouver votre vérité au potager !
Conseil #3 : Eliminer les feuilles basses ou abimées
Une bonne pratique est de retirer aussi toutes les feuilles basses en contact avec le sol, afin d’éviter les maladies. Je laisse ainsi mes plants bien dégagés au pied et cela m’évite de mouiller le feuillage lors des arrosages.
Et si je vois des feuilles à l’aspect abimé ou suspect, je les retire afin d’enrayer la prolifération d’un éventuel champignon ou parasite.
Conseil #4 : Fertiliser au naturel
Enfin, environ 1 mois après la plantation, j’apporte un engrais naturel à mes pieds de tomates en les arrosant de purin d’orties à la base du plant. Ce biostimlulant les fortifie et les booste avant la formation des fruits et aide la plante à se défendre.
Je dilue 1 litre de purin d’orties dans 10 litres d’eau (dilution à 10%), et pour mes 15 pieds de tomates j’ai utilisé 2 arrosoirs de 10 litres, donc 2 litres de purin d’orties. A noter que le purin d’orties peut aussi s’utiliser en pulvérisation sur le feuillage, mais dans ce cas, il faut utiliser une dilution à 5%.
En revanche, quand la plante atteint le stade de la nouaison, c’est à dire de la formation des fruits, il est recommandé d’arrêter le purin d’ortie et de passer au purin de consoude.
Alors que le purin d’orties est très riche en azote, ce qui favorise le développement des feuillages, le purin de consoude est plus équilibré en potassium, un élément essentiel pour la croissance des fruits…
Et le mildiou dans tout ça ?
Pour l’instant j’ai de la chance, avec des plants robustes dès le départ et ces quelques bonnes pratiques je n’ai pas été embêtée par le mildiou, même cet été alors que la météo a été particulièrement pluvieuse.
J’ai sans doute de la chance, car le climat semi-continental du mon petit potager de l’ouest lyonnais reste globalement peu humide en été par rapport à d’autres régions. Par ailleurs, mon potager est souvent bien ventilé avec le vent qui souffle régulièrement sur le plateau où je suis située, et l’humidité a vite séché après chaque pluie…
A noter qu’il existe des solutions « naturelles » pour ralentir la prolifération du champignon quand celui-ci apparait, et si cela vous intéresse j’en ferai le thème d’un prochain article sur le blog.
Mais malheureusement, il faut bien l’avouer, si le temps ne revient pas rapidement au beau et chaud, il est très difficile d’enrayer la progression du mildiou.
La meilleure solution reste la prévention, avec des plants sains dès le début, un sol bien riche et vivant, mais surtout dans les régions pluvieuses, en installant les tomates sous abri, avec un tunnel, sous serre, ou encore en installant une structure ad hoc qui formera un petit toit pour protéger les tomates de la pluie…
Voilà, j’espère que le mildiou n’a pas fait trop de dégâts chez vous et je vous souhaite de belles tomates juteuses et sucrées comme on les aime tant au potager !
✌️ + 🌱
Aude