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Jeune plant d'aubergine
Conseils

Comment commencer son potager à la maison?

Cher.e néo-jardinier.e, tu as envie de te lancer dans l’aventure du potager, mais tu ne sais pas comment ni par où commencer… L’idée de manger tes propres tomates du jardin te fait saliver, mais tu n’as pas la moindre idée de à quoi ressemble un pied de tomate en vrai. Si je te dis grelinette, serfouette, ou fourche-bêche, tu te demandes si je te parle chinois. Tu as déjà vu passer des articles sur la permaculture dans la blogosphère, mais tu t’es dit que c’était un truc de bobo ou de zadiste à Notre-Dame des Landes.

Je sais ce que tu ressens parce qu’il n’y a pas si longtemps j’étais comme toi. Aucune connaissance en jardinage et une capacité à faire crever les plantes vertes plus vite que mon ombre. Même les cactus.

Alors voilà, comme je suis passée par là, je te partage ces quelques conseils pour te mettre le pied à l’étrier et t’aider à obtenir rapidement des récoltes à faire pâlir la voisine de jalousie. Yes you can !

Conseil N°1 : la méthode du potager en carrés

Chacun son approche du jardin, mais en ce qui me concerne, si tu débutes, je te suggère de partir sur la méthode du « potager en carrés à la française ». Cette technique est très simple à mettre en place et te permet d’atteindre rapidement de très bons résultats sans avoir à patienter des années avant de fabriquer un sol fertile.

Le potager en carrés, qu’est-ce que c’est ?

C’est un potager dans lequel on cultive des légumes à l’intérieur de planches de culture, ou « carrés potagers », structures légères en bois que l’on vient remplir de terre végétale.

Carré potager vu de dessus

Sur le principe, ces « carrés » font une longueur de 120cm de côté, c’est la longueur idéale pour pouvoir atteindre les fruits et légumes en milieu de carré sans galérer. Chez moi, les bacs que j’ai installés sont beaucoup plus grands (230cm x 170cm) et je me rends compte à l’usage que l’accès aux cultures situées au centre des bacs n’est pas toujours aisé… Soit on est gêné par les légumes devant, soit on risque d’écraser des semis et jeunes plants, soit on se fait mal au dos à se pencher pour aller travailler sur les légumes en 2ème ou 3ème ligne. Donc 120x120cm, c’est la taille optimale !

Chaque planche de 120x120cm est sous-divisée en 9 petits carrés de… 40x40cm ! (bravo, je vois que tu es doué.e en maths :)), délimités par une baguette en bois, en bambou ou simplement une petite cordelette.

Fini les semis en lignes monotones, les rangs de poireaux à la mode militaire, on mixe les variétés cultivées au sein d’une même planche de culture pour une meilleure densité et un gain de place maximum. Par ailleurs, pour peu qu’on prenne le temps de réfléchir à bien planifier son potager, les légumes sont très contents d’être associés à d’autres variétés dans leur voisinage.

  • La diversité des espèces attire les insectes pollinisateurs pour une fertilité et un rendement boostés.
  • Certaines espèces émettent des substances qui sont des répulsifs naturels pour les prédateurs et ravageurs d’autres espèces voisines.
  • En brisant la monoculture, on évite l’épuisement du sol.

Comment installer ses planches de culture ?

Tu peux acheter ce genre de carrés potagers prêts à monter en grande surface de jardinage ou de bricolage. L’assemblage est très simple et ne nécessite pas de compétences particulières.

Carré potager en bois brut

Et si tu te sens l’âme bricoleuse, libre à toi de fabriquer toi-même tes planches de cultures! Quelques planches de récupération, une bonne scie et quelques coups de perceuse-visseuse, il existe pas mal de tutos sur internet pour fabriquer des cadres en autonomie et à moindre frais… Bon, moi j’ai 2 mains gauches, donc j’achète ou je fais faire… (salut les gauchers !)

Avec quelle terre remplir ses carrés potager ?

Les planches de cultures sont remplies directement de terre végétale. La terre végétale est la couche supérieure d’un sol, née de la décomposition de la matière organique que l’on trouve dans la majorité des jardins. Riche en composés organiques et en azote, cette terre va permettre une belle croissance des légumes du potager. La terre végétale naturelle est différente du terreau, qui lui est obtenu artificiellement par un assemblage de différentes matières organiques et minérales. Le terreau est à reserver pour les semis ou en amendement au moment de repiquer les jeunes plants au potager.

Même si ce n’est pas complètement validé en permaculture, ce raccourci te permet d’avoir des résultats et d’être opérationnel immédiatement même si le sol de ton jardin n’est pas des plus fertiles au départ. Pas besoin d’attendre plusieurs saisons pour fabriquer un sol, ton potager est ainsi directement prêt à l’emploi !

En fonction des quantités nécessaires, on peut acheter cette terre végétale en sacs de 30 ou 70 litres dans les grandes surfaces de jardinage ou la commander en plus grande quantité auprès d’un paysagiste local qui pourra livrer la terre sur place.

Et après ?

Tu remplis ta première planche avec une plantation par petit carré de 40x40cm et s’il te faut plus grand, tu rajoutes autant de carrés potagers que nécessaire pour satisfaire les bouches à nourrir chez toi.

C’est flexible et modulable.

Conseil N°2 : Choisis bien ton emplacement

Pour bien choisir l’emplacement de ton potager, il y a 3 règles d’or à bien respecter :

  • un bout de jardin plutôt plat,
  • ensoleillé au moins 5 ou 6h dans la journée,
  • proche d’un point d’eau.

En effet, ces points sont essentiels pour obtenir de bons résultats au potager. L’ensoleillement est un facteur déterminant pour réussir la culture de certains légumes dit « Légumes du Soleil », comme la tomate, l’aubergine, le poivrons etc. D’autres légumes apprécieront un peu plus d’ombre, mais si tu souhaites avoir de belles tomates bien rouges en été, c’est un point à ne pas négliger.

Quant au point d’eau, il s’agit d’un réel atout pour le potager, car même s’il existe des astuces pour limiter drastiquement la consommation d’eau au potager, il faut quand même se rendre à l’évidence que sans eau, il n’y a pas de vie. Garde donc en tête qu’il faudra assurer les besoins en arrosage de ton jardin potager. Robinet, bouche d’arrosage, puits, citerne de récupération d’eau, peu importe du moment qu’il est facile de s’y raccorder pour éviter de faire la noria des arrosoirs.

Conseil N°3 : Achète des plants déjà levés en jardinerie bio

Bon on est d’accord, tu fais comme tu veux. Si tu as très envie de faire tes semis toi-même dès le début, pas de problème, au contraire je t’y encourage carrément.

Je dis juste que si tu débutes et que tu n’es pas à l’aise avec l’idée de faire tes semis toi-même à partir des graines, PAS DE PANIQUE !

Pour commencer, tu peux acheter en jardinerie bio des jeunes plants déjà levés et prêts à être transplantés dans tes carrés potagers ! La plupart des grandes surfaces du jardinage proposent au printemps un vaste assortiment de végétaux à replanter, et dont le coût reste avantageux par rapport à l’achat des fruits & légumes du commerce.

Ainsi, tu ne prends pas le risque de rater tes semis et la levée des graines, tu démarres directement avec un plant sain et robuste que tu «repiques» au potager. Car en effet, le semi est parfois une affaire délicate.

Déjà, les semis s’anticipent. A chaque légume sa période de semis, en intérieur ou en pleine terre, de repiquage, de récolte. Si tu souhaites manger des tomates l’été prochain, sache par exemple qu’il faut faire ses semis dès le mois de février ou début mars… !

Donc si tu as raté la fenêtre des semis ou que tu ne te sens pas de gérer la levée, pas de stress ! Pars directement sur les plantons déjà levés et économise-toi des ennuis! (et non ce n’est pas tricher et non personne ne t’en voudra…). Veille simplement à acheter ces plants chez un producteur bio, car toutes les grandes surfaces de jardinage ne proposent pas forcément une offre en agriculture biologique.

Jeunes pousses de laitue
Jeunes pousses de laitues repiquées au potager

Conseil N°4 : Installe tout de suite un système d’arrosage automatique

Ce conseil, c’est un vrai «hack» pour ton potager, et surtout pour économiser ton temps, alors si tu fais partie des «jardiniers malins», je te recommande vivement de l’appliquer !

Il existe plusieurs solutions de la plus simple à la plus sophistiquée. Personnellement, j’utilise un système très facile à mettre en oeuvre, constitué d’un tuyau « micro-poreux » qui serpente entre les plantations et relié à un programmateur basique connecté à une arrivée d’eau proche du potager. Mieux que le tuyau perforé, je trouve que le tuyau micro-poreux permet de diffuser l’eau de manière homogène et mieux répartie sur la terre du potager.

Grâce au programmateur, tu peux organiser la planification hebdomadaire de ton arrosage (fréquence, durée), et bien sûr reprendre le contrôle manuellement en fonction de la météo si besoin. Pas besoin d’arroser s’il vient de pleuvoir abondamment !

En général on n’arrose pas tous les jours. Dans bien des cas, en dehors de la période de levée, il vaut d’ailleurs mieux arroser abondamment de manière espacée que d’arroser un petit peu tous les jours, et de mon coté j’arrose volontiers « au jugé », « au ressenti », quand je sens que les légumes ont soif, que la période sèche commence à durer. Dans ce cas, j’utilise l’arrosage automatique pour programmer un arrosage pour le soir : comme ça je suis sure de ne pas oublier et l’arrosage se fait tout seul pendant que je prends l’apéro… 🙂

Tout l’intérêt de l’arrosage automatique se révèle en cas d’absence, sur quelques jours ou quelques semaines. On part en week-end au mois de mai et les semis ont besoin d’être arrosés tous les jours ? C’est la grande transhumance des vacances d’été, la famille par pour 15 jours et ils annoncent la canicule ? pas de problème, en quelques secondes le programmateur est configuré et on part l’esprit tranquille. Pas besoin de demander à la voisine de venir arroser, ni de se fâcher si les laitues ont dépéri…

Il existe des systèmes domotiques hyper sophistiqués pour piloter l’arrosage à distance depuis une application sur smartphone, ou connectés à une station météo, mais personnellement j’utilise un modèle tout simple de ce type chez Gardena, qui coûte dans les 39€, largement suffisant pour mon usage au potager :

Conseil N°5 : Paille le sol autour de tes plantations

S’il ne devait y avoir un seul conseil pour entretenir son potager, qu’il soit en carrés ou traditionnel en ligne, je pense que ce serait celui-ci : pailler systématiquement.

Pailler consiste à répandre sur la planche de culture une couche plus ou moins épaisse de matières organiques et de fibres naturelles comme de la paille, des paillettes de chanvre, des résidus de tonte de pelouse, des feuilles tombées des arbres à l’automne…

Grâce à ce paillage naturel :

  • le sol garde une bonne humidité et tu fais des économies en arrosage.
  • Tu limites grandement la prolifération des mauvaises herbes et donc tu t’épargnes la corvée d’arrachage.

Elle est pas belle la vie ?

Personnellement, j’aime bien utiliser les paillettes de chanvre. C’est vraiment facile à répandre sur la planche de culture, cela tient bien au sol et ne s’envole pas au moindre coup de vent. De plus, j’aime bien le rendu plutôt esthétique et je trouve que cela convient très bien au potager en carré.

Par habitude, j’utilise celui-ci chez Botanic, mais il en existe plein de sortes différentes, à toi de choisir ce qui te convient le mieux !

Paillis de chanvre en sac de 60 litres

Et maintenant, « y a plus qu’à! »

Voilà, avec ces quelques conseils de base tu es bien armé.e pour commencer ton potager à la maison.

Bien sûr il y a encore plein d’autres notions à aborder, mais tu es déjà sur la bonne voie.

Et si tu souhaites aller plus loin, je te propose de télécharger mon guide gratuit de « 10 conseils pour démarrer au potager ».

A bientôt pour d’autres conseils jardin.